Marseille, samedi 14 juin
On se retrouve à la Minoterie. Vous êtes nombreux. Je vous regarde de loin discret. J’aime bien faire ça avant les ateliers. Regarder les gens qui viennent avec moi écrire.
D’abord à la table. Les plans, les cartes, les photos anciennes de Julie.
La ville qui se dessine.
Et puis on sort. On circule. Petite procession qui se déplace dans la Joliette.
Étape une, puis deux, puis trois. On s’arrête. Je vous donne la consigne. Les consignes.
Vous vous asseyez. Longue ribambelle d’écrivants assis sur le muret.
Concentrés. Attentifs. Fébriles, on dirait. Les yeux levés vers les immeubles que je vous ai demandé de faire parler.
Pareil plus loin.
Autres immeubles, modernité.
Ça écrit drôlement. Il faut vous arrêter. Vous redire plusieurs fois On s’arrête.
Écrire en mouvement. Écrire la ville. Le bruit, les gens. Ce qui circule et ce qui demeure.
C’est assez joyeux de vous regarder comme ça écrire.
Et puis retour.
Minoterie.
Théâtre.
Vous écouter.
Écouter vos écrits. Ce que mes consignes et puis ce paysage urbain, dans ce parcours par les filles de Rêves Urbains dessiné, vous a inspiré.
Des voix. Des murs, des objets qui parlent. Qui disent.
Et puis, oui, la ville par vous décrite, sensible, intense.
C’était court, un peu en coup de vent, c’était ça la contrainte, mais c’était bien. Riche.
BALADE À LA JOLIETTE : LES LIEUX ET LES CONSIGNES
Îlot Peysonnel
Faire parler : un appartement – un linge à la fenêtre – une parabole – un type à la fenêtre, au choix…
Rue de Ruffi
Les immeubles dialoguent entre eux. Ceux d’hier disent : « J’étais ». Ceux d’aujourd’hui disent : « Je suis ».
Carrefour rue de Chanterac / boulevard de Paris
Tentative d’épuisement d’un lieu… marseillais (d’après Georges Pérec)
LES TEXTES
« Que va-t-il advenir de moi ? » Martine Servadio
« Suis » Roland Hamelin
« Balade à La Joliette » Liliane Courvalin
« Imbibé de sel et de silence » Guillaume Laplane
« Ton bras qui montre quoi ? » Rébecca Blackfoot
« Quai ouvert » Guy Faure